Le no-code, c’est sexy.
Son nom évoque la simplicité et l’efficacité, des avantages souvent brandis en étendard face à la complexité du développement web qui semble à certains coûteux voire éculé.
Le no-code, c’est frais.
Qu’en est-il du no-code et de sa situation apparente de “rookie” (de débutant).
Est-il vraiment le concurrent du dév’ traditionnel voire du low-code, un complément ou carrément l’avenir du développement web ?
Aujourd’hui, Roquette analyse la tendance no-code – en particulier dans la conception web – et vous propose de découvrir son avis, toujours avec une pointe d’insolence.
Qu’est-ce que le no-code ?
Les mots “No code” évoquent avant tout la simplicité, mais comment apporter de la précision, comment définir cette expression pour être en mesure de la différencier du développement traditionnel ? C’est ce que nous allons tenter de faire.
La définition suivante, trouvée sur l’article contenu dans le blog du site Développez.com nous parait suffisamment complète pour comprendre l’aspect technique du no-code. C’est donc “un langage de programmation couplé à un environnement de développement pour offrir un plus haut niveau d’abstraction que la précédente génération de langages de programmation à usage général (Javascript, Python, Ruby, Java, etc.)”.
Concrètement, le no-code fonctionne par briques fonctionnelles plutôt que grâce à une construction “from scratch” (de zéro).
Les outils qui s’en revendiquent permettent de concevoir des livrables avancés, tels que des applications ou des sites web, contrairement à d’autres outils en ligne qui seront à l’origine de livrables simples (les traitement de texte ou les tableurs, par exemple).
Notez que le no-code n’est pas, techniquement, diamétralement opposé au code puisqu’il est, lui-même issu d’un processus de programmation.
Il peut être utilisé pour le développement de tout service numérique.
Enfin, la grande majorité des solutions no code actuelles sont sous licence SAAS (Software As A Service), un outil hébergé dans le cloud qui induit des frais mensuels (comme la location d’un bien immobilier, par exemple). Il s’agit donc souvent d’un service et non pas d’un logiciel on premise (logiciel installé sur votre ordinateur ou le serveur de votre entreprise, par exemple). Certaines sont open source mais, pour le moment, elles sont encore rares et discrètes.
Histoire du No-code
Le no-code – tel que nous le connaissons actuellement – a pu advenir grâce à l’apparition de plusieurs technologies, d’un besoin d’optimisation en termes de gestion de projet et de gestion des coûts.
”No-code”, historique d’un terme technique
On a l’impression que ce terme est né il y a quelques années, voire quelques mois. Et pourtant, si, en effet, le terme “no code” a subi un “boum” fin 2021, c’est une expression qui existe depuis bien plus longtemps.
Selon Google Trends, qui ne peut pas me fournir de réponse antérieure au 1er janvier 2004 (et c’est bien naturel car 2004 marque l’essor du web 2.0 et l’avènement de ce type de fonctionnalités), le terme était déjà mondialement utilisé sur le moteur de recherche de la société californienne et son utilisation a déjà vécu des pics, notamment en 2012 et en 2020 jusqu’au fameux bond de 2021.
Traversons rapidement l’histoire du no-code
Jonathan Anderson, fondateur de Candu, dans son article “A history of the no-code movement : from 1982 to today” nous apprend que l’idée de no-code est déjà évoquée en 1982 par James Martin dans son livre “Application Development without Programmers”.
Pour la “petite” histoire, James Martin était un expert anglais des technologies de l’information mais aussi l’un des principaux développeurs de la méthodologie de développement rapide d’applications, une méthode de dev au postulat agile qui prend en compte l’utilisateur ou l’utilisatrice final‧e.
Pour recontextualiser, le manque de programmeurs (et de développeurs) était déjà, à l’époque,une difficulté à laquelle faisaient face les entreprises. James Martin prédisait une aggravation de cette situation. Il semble avoir vu juste car, selon les estimations de l’US Labor Statistics, la pénurie mondiale de développeurs et développeuses atteindra 85,2 millions en 2030.
Dans la préface de son livre, James Martin déclare que la plupart des ordinateurs, à l’avenir, devraient fonctionner – au moins en partie – sans programmeurs.
Ce dernier formalisa une méthode de gestion de projet, la méthode de développement rapide d’application (ou RAD pour Rapid Application Development) à partir des publications de différents experts.
(Note : de nos jours, la méthode AGILE est celle qui correspond le plus à la méthode formalisée par James Martin et peut concerner l’ensemble des parties prenantes d’un projet.)
Cette méthode, qui n’est pas orientée outil mais qui concerne bel et bien la dimension organisationnelle d’un projet, recommande l’utilisation de logiciels de développement à interface graphique (ou environnement graphique) pour faciliter la collaboration au sein de l’équipe de production notamment à l’étape de prototypage.
Ce type d’environnement existe depuis 1973, créé pour le Xerox Alto, l’un des premiers pc (personal computer ou ordinateur personnel), par les ingénieurs du Xerox PARC – en vue de remplacer les lignes de commandes – et deviendra la norme dans les années 90.
Ces logiciels de dév à interface graphique sont les ancêtres de nos outils no-code.
Le terme n’est donc pas si ancien mais la pratique du no-code remonte à une quarantaine d’années.
L’avènement du web 2.0, dans les années 2000, et la création de normes dans la conception d’API, rendront possibles la connexion entre différents services numériques et leur interopérabilité puis l’arrivée du low et du no-code. L’émergence du cloud computing et enfin l’arrivée, en 2020, de la pandémie de COVID-19 ont également participé à l’essor du no-code et à l’engouement dont il bénéficie.
En effet, 82%, selon Gartner, une entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, de nombreuxses utilisateurices d’outils no-code ont commencé à les utiliser pendant la pandémie de Covid-19.
Pour creuser le sujet, on vous propose d’aller jeter un œil sur cette rétrospective du no-code assez complète.
Les outils nocode
Voici quelques outils no code, tous types confondus :
Notion est un outil pour la gestion des tâches et le partage d’outils et de documents au quotidien, c’est l’une des plateformes no-code qui a le plus le vent en poupe en France et dans le monde.
Zapier, un outil d’automatisation qui permet de connecter facilement des applications en ligne et d’automatiser des tâches entre elles. Dans la même veine, il existe Automate.io.
Wix, qu’on ne présente plus, est le plus connu des constructeurs de sites Web no code. Il existe d’autres outils pour concevoir des sites web sans coder tels que Dorik, Bubble, Webflow…
Typeform. C’est un outil de création de formulaires en ligne qui permet de créer des formulaires interactifs pour recueillir des informations auprès de votre public, de vos clients ou de vos prospects (sondages, quiz, enquêtes, questionnaires, formulaires de candidature).
Airtable est un outil de gestion de base de données qui vous permet de créer des bases de données pour gérer vos projets, vos tâches, vos listes de contacts. Il permet de visualiser vos données sous forme de tableaux, de cartes, de calendriers et de diagrammes.
Glide, un outil de création d’applications mobiles sans code, lui aussi à l’aide de blocs à glisser-déposer. Il existe d’autres outils no code pour le développement d’apps tels que Adalo, Appsheet, Stacker
Coda est un outil de création de documents interactifs qui combine des fonctionnalités de traitement de texte, de feuilles de calcul, de base de données et de visualisation de données en une seule application. Cet outil permet de créer des documents dynamiques qui peuvent être utilisés pour gérer des projets, collaborer avec des équipes, automatiser des tâches…
Voiceflow est un outil de création de chatbots et de voix qui vous permet de créer des assistants vocaux et des chatbots pour les réseaux sociaux, les applications mobiles, les sites Web, les assistants vocaux…
No-code et conception web
Si le no-code plus souvent utilisé dans l’automatisation des tâches marketing ou la gestion de projet, il passionne d’autres secteurs comme celui de la création de sites internet.
Quand certains ne jurent que par le code en dur pour la réalisation de leur service numérique, d’autres sont absolument conquis·es par le no-code.
Pour comprendre ce phénomène, explorons les avantages et les inconvénients du no-code dans la conception web.
No-code : les pour et les contre
Lorsqu’on évoque les outils no code, il est courant d’entendre les atouts et les désavantages suivants :
Les “pour” :
Accessibilité
Les outils no code permettent aux personnes qui n’ont pas de compétences techniques approfondies de créer des applications et des sites web, démocratisant ainsi la pratique.
Rapidité de développement
Les outils no code permettent un développement rapide, car ils éliminent la nécessité de coder à partir de zéro. Les utilisateurices peuvent rapidement créer des projets fonctionnels en utilisant des modèles et des blocs de construction prédéfinis.
Économie de coûts
Les outils no code peuvent réduire les coûts de développement, car ils n’exigent pas d’embaucher des développeurs professionnels pour concevoir une application. Nul besoin d’externaliser, la conception peut être confiée à une personne ou à un service en interne.
Facilité de mise à jour
Les outils no code peuvent facilement être mis à jour, car les utilisateurs peuvent ajouter des fonctionnalités sans avoir besoin de compétences techniques approfondies. De plus, les mises à jour de l’outil sont automatiques.
On constate de nombreux avantages à l’utilisation des outils nocode. Ils recèlent cependant certains inconvénients notables :
Limitations de personnalisation et de fonctionnalités
Les outils no code sont souvent limités dans leur personnalisation car les utilisateurs sont contraints d’utiliser des modèles et des blocs de construction prédéfinis.
De plus, les utilisateurices peuvent être limité·es dans leur capacité à ajouter des fonctionnalités spécifiques.
On constate donc une évolutivité faible.
Certains services nocode ne sont pas en capacité de s’adapter à l’échelle, en cas de grande fréquentation, l’outil peut présenter des ralentissements.
Dépendance
Les outils no code dépendent souvent de tiers pour les mises à jour, la maintenance et l’hébergement. Les utilisateurices peuvent être contraint·es de suivre les mises à jour de l’outil pour maintenir leur application à jour.
Lorsqu’une entreprise à l’origine de l’outil no-code utilisé ferme ses portes, il n’est plus possible d’accéder à son travail et il y a un risque de perte de données, si aucune sauvegarde n’a été faite par l’utilisateurice par ailleurs, qui est entièrement assujetti·e à l’écosystème de l’outil no-code.
Certaines société à l’origine de plateformes no code fonctionnant grâce à l’abonnement de leurs utilisateurices – à un tarif parfois réduit – risquent de se retrouver déficitaires ou en tout cas insuffisamment bénéficiaire sur la durée. La réponse à cette situation : la fermeture ou l’augmentation des tarifs.
Risque de sécurité
Les outils no code peuvent être plus vulnérables aux failles de sécurité en raison de leur utilisation par un grand nombre d’utilisateurices (gestionnaires, contributeurices…). En effet, 90% des problèmes de sécurité proviennent d’une erreur humaine.
Opacité
De nombreuses entreprises no-code ont encore du mal à communiquer avec transparence sur leur service. Il est parfois difficile de connaître le lieu de stockage des données, de leur service, ou encore l’impact en termes de pollution numérique, les données techniques de l’outil ou encore ce qu’il pourrait se passer en cas de fermeture du service.
Vous aimez le concept de circuit court ? Le no-code n’est sans doute pas fait pour vous
Ce dernier point est certainement à l’origine du manque de transparence des entreprises concevant des outils no-code.
En effet, la plupart d’entre eux sont des produits conçus par des start-ups américaines qui ne sont pas réputées pour être les fers de lance du numérique responsable. Les différents États dans lesquels elles se trouvent ne possèdent pas de réglementation en termes de protection des données telle que celles mises en place en Europe. Aux États-Unis, la très grande liberté laissée aux entreprises permet au secteur privé de profiter des faibles exigences en matière de collecte, stockage et utilisation des données personnelles.
Ces services sont hébergés pour 95% d’entre eux sur des serveurs AWS (Amazon Web Services) qui utilisent en partie les énergies fossiles pour fonctionner.
Enfin, ces dernières sont hébergées sur des serveurs US, loin de la France, augmentant l’énergie requise pour l’échange de données.
Même lorsqu’elles sont conçues en France, l’opacité est de mise lorsqu’il s’agit d’évoquer la situation géographique des serveurs sur lesquelles elles sont hébergées.
Les avantages : quelques bémols
Tout à l’heure, nous avons listé les atouts du no code.
Face à l’engouement extrême pour ce type d’outil, il est important d’apporter des compléments d’information en vue d’affiner les points avantageux, pour que chacun.e choisisse en conscience d’utiliser des outils no code, low code ou de coder.
Premièrement, concernant l’accessibilité, la prise en main peut s’avérer compliquée lorsque l’objectif est de réaliser un livrable avancé, il est utile de suivre une ou plusieurs formations dédiées à l’outil. La courbe d’apprentissage reste moins abrupte que pour l’apprentissage du code, mais les témoignages que nous avons pu glaner ou lire font penser qu’il faudrait plus ou moins une année pour connaître un logiciel no-code et l’utiliser de façon efficace.
De plus, si les outils no-code peuvent fournir une solution accessible aux personnes souhaitant créer facilement un site ou une app, par exemple, ce site ou cette application conçue ne répondra pas forcément aux règles d’accessibilité affichées par le RGAA.
Un bémol également sur l’économie des coûts. En effet, imaginons une entreprise qui opte pour la création de leur site web en interne à l’aide d’un outil nocode mais ne prend pas soin de l’UI et l’UX
Le site est mis en ligne et l’entreprise s’aperçoit du manque de cohérence dans le parcours de navigation proposé. L’éditeurice du site devra sans doute envisager de faire appel à une agence web ou un freelance pour modifier le site en vue d’améliorer l’expérience utilisateurice du site voire reprendre son développement à zéro, décision qui déclenche un surcoût et un délai en termes de planification.
Observer les pour et les contre et choisir en connaissance de cause requiert avant tout une définition pointue des besoins. Un travailleur ou une travailleuse indé ou une petite entreprise pourra préférer, pour cause de budget serré, l’utilisation d’un outil no-code. Une entreprise qui aura exprimé son intérêt pour un site conçu au cordeau pour répondre à des besoins spécifiques aura tout intérêt à faire appel à un·e prestataire qui utilise le code ou le low-code.
Tiens, justement, et si on parlait un peu de low-code ?
No-code et low-code : la différence entre le no-code et le low-code dans la conception web
Il peut être facile de confondre les deux termes, tout simplement parce qu’ils évoquent la facilitation dans la conception, une évocation tout à fait exacte.
La principale différence entre no et low code réside dans le recours partiel à la programmation pour le développement d’un produit numérique dans le low code tandis qu’elle sera totalement absente dans le no code
Certains outils low code sont sous licence SAAS, d’autres sont open source. De leur côté les logiciels no code sont en quasi majorité sous licence SAAS donc avec abonnement (nous le disions plus haut, certains outils open source sont déjà en place).
Dans les 2 cas, sans connaissance en webdesign, en UX/UI, en SEO, le résultat risque de ne pas être à la hauteur de vos attentes.
Quelques exemples d’outils low code
WordPress, sans doute l’outil le plus connu, est un système de gestion de contenu (CMS) qui permet de créer et de gérer des sites Web. Il s’agit d’un outil open source.
Cet outil est facile à utiliser et offre des fonctionnalités telles que la gestion de contenu, la personnalisation de thèmes, l’ajout de plugins et plus encore. Il existe d’autres CMS tels que Joomla, Drupal…
Gatsby est un générateur de sites statiques qui permet de créer des sites Web. Il utilise la technologie JavaScript et permet de créer des sites Web qui sont pré-construits et qui peuvent être déployés sur des plateformes de CDN (Réseau de Diffusion de Contenu).
Microsoft Power Apps est une plateforme de développement d’applications d’entreprise basée sur le cloud. Elle permet de créer des applications web et mobiles grâce à des fonctionnalités telles que la personnalisation de formulaires et d’interfaces utilisateurices, la connexion à des sources de données externes, la création de flux de travail automatisés…
OutSystems est une plateforme de développement d’applications basée sur le cloud, en SAAS, qui permet de créer des applications web et mobiles à l’aide d’une interface visuelle de type glisser-déposer. Il permet de créer des applications complexes avec des fonctionnalités telles que l’automatisation des processus métier, l’intégration de systèmes tiers, la gestion de données. D’autres outils de ce type existent, comme Mendix, Appian ou encore Salesforce Lightning Plateforme.
Low code ou no code, il est important de choisir la solution avec laquelle vous êtes le plus à l’aise, en termes techniques et éthiques.
Panique sur la toile : le no-code va-t-il remplacer les développeurs ?
Nous l’avons dit à plusieurs reprises dans cet article, le no-code est une solution envisagée pour pallier à la pénurie des développeurs et développeuses mais également perçue comme un “hack” face au coût de développement d’un service numérique.
Selon ce que nous avons analysé du marché, nous tablons sur une intensification de l’usage du no-code, du fait de sa popularité grandissante et des forces en action en termes de communication.
Si, actuellement, les solutions no-code sont, en très grande majorité développées par des entreprises étasuniennes, nous pensons que les agences de développement de solutions numériques françaises sauront se saisir de ce domaine, ce qui permettrait sans doute d’améliorer l’organisation de la protection des données et de demander plus de transparence aux fournisseurs de services no code.
De plus, n’oublions pas le monde de l’open source qui pourrait, lui aussi, saisir davantage cette opportunité.
Enfin, répondre à l’interrogation “le no-code va-t-il remplacer les développeurs ?”, nous permet d’aborder le sujet de la pollution numérique et de la posture du monde du no-code face à la question.
Éco Conception et nocode
De la fabrication des appareils jusqu’à leur usage – et donc à la consommation de données numériques – toutes les étapes du secteur du numérique sont concernées par les questions de pollution numérique.
De nombreuses associations ou entreprises du domaine agissent pour sensibiliser le plus grand nombre tout en travaillant sur des solutions visant à alléger l’impact du numérique, notamment dans le développement.
Ainsi, l’écoconception de services numériques est une pratique qui permet d’agir sur l’usage mais également sur la durée de vie des appareils en proposant, par exemple, des services légers, consultables sur des appareils plus anciens. En quantifiant et définissant correctement les besoins, en questionnant chaque étape de production depuis la légitimité même de la conception d’un service numérique, l’écoconception de services numériques demande une approche “sur-mesure”.
L’intérêt du no-code réside dans sa capacité à contenter le plus grand nombre, un parti pris peut sembler vertueux de prime abord, c’est pourtant, dans le texte et techniquement, l’inverse du sur-mesure.
Alors, qu’en est-il du poids du no-code dans la pollution numérique ?
Actuellement, nous n’avons pas de données chiffrées, du fait de la jeunesse de cet engouement pour le no-code et de l’intérêt pour le numérique responsable.
Les deux facteurs les plus importants lorsqu’il s’agit d’éco conception web sont l’optimisation du code et le choix de l’hébergeur.
Nous avons vu que les solutions no-code sont souvent hébergées dans des data centers situés aux USA. Ces derniers sont, pour leur grande majorité, alimentés par l’énergie fossile (charbon).
Concernant la grande majorité des outils no code, ils semblent posséder des fichiers JavaScript et CSS plus lourds que pour d’autres solutions de conception de sites.
Quoiqu’il en soit, les entreprises du no code restent, pour le moment, muettes sur la question et nous le déplorons.
Conclusion
Les solutions no-code ne sont pas, en soi, une révolution. Cependant, on observe une progression de ces outils qui permettent d’alléger les processus et de pallier la pénurie de développeurs et développeuses.
Nous constatons également une montée en puissance de ce terme en partie grâce au travail marketing des entreprises œuvrant dans le no code ainsi que leurs excellents arguments.
En effet, ces dernières années, le terme a acquis une connotation extrêmement positive.
Selon nous, le no-code ne pourra pas entièrement remplacer le code en termes de production, ne serait-ce tout d’abord parce que les outils no-code sont, eux-même, issus du travail d’un développeur, de son code, mais également en cas de besoins spécifiques de développement.
Enfin, la prise en compte de la pollution numérique et des besoins en termes d’accessibilité nous amène à penser que le no-code – tel qu’il est proposé actuellement – ne peut pas être une solution acceptable en termes de numérique responsable sur la durée.
En effet, les outils no-code seront utiles dans certaines situations mais il est urgent que les professionnel·les qui proposent ce type de solution interrogent leur pratique au regard de l’accessibilité, du numérique durable et de la dette technique risquant d’être engendrée. Nous invitons les utilisateurices des outils no-code et low-code se sentant concerné·es par l’accessibilité et la lutte contre la pollution numérique à interroger leurs fournisseurs d’outils no code en ce sens.
Note en août 2024 : quelques mois après la rédaction de cet article, nous avons eu le plaisir de rencontrer une agence no-code éthique qui, tout comme nous, est située dans le Finistère : Breizh e-nov et qui travaille plutôt dans l’automatisation et la connexion entre différentes solutions numériques no-code. Nous avons apprécié leur vision du métier, qui consiste en priorité, comme dans l’écoconception, à interroger les besoins des clientes et clients et de les aiguiller vers la solution appropriée et à utiliser les outils no-code de façon raisonnée. Nous encourageons les autres entreprises du numérique, qu’elles soient agences de développement web ou no-code, à débuter une réflexion autour de ces sujets.